Crédit immobilier : un effondrement historique au cours des 9 premiers mois de 2012

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Le marché du prêt immobilier ne s’est jamais porté aussi mal. Les professionnels indiquent que la production du crédit n’a cessé de diminuer durant les trois premiers trimestres de cette année.

Sur une trajectoire inhabituelle

Le marché du crédit immobilier poursuit sa descente aux enfers. L’Observatoire Crédit/Logement CSA indique que sur la période de juillet à septembre 2012, le volume des prêts accordés par les organismes de financement a encore diminué 24,3 % en glissement annuel. Cette baisse est évaluée à 30,5 % sur l’ensemble des trois premiers trimestres de l’année. L’observatoire fait remarquer que l’évolution du secteur emprunte une trajectoire inhabituelle. La reprise a à peine été perceptible alors que d’ordinaire, à cette époque de l’année le marché se réveille.

Une crise d’une rare violence

Les professionnels de l’immobilier s’étonnent de ces mauvaises performances, de la chute du crédit immobilier. Michel Mouillart, l’économiste qui a réalisé cette étude, affirme que le volume du crédit octroyé par les bailleurs de fonds pour l’ensemble de l’année 2012 ne dépassera pas les 115 milliards d’Euros alors qu’en 2011 à la même époque 162 milliards d’euros avaient été débloqués. Ce qui représente une diminution de 30 % en douze mois. Ce chiffre est loin d’être comparable au record de l’année 2007 où les banques avaient prêté 170,2 milliards d’euros. Ce technicien note que la crise du marché du crédit est d’une rare violence. Il rappelle que lors de la récession de 2008-2009, le secteur a mis deux années pour descendre à un niveau aussi bas.

Le paradoxe du marché du crédit

Le phénomène est étrange. Le volume de crédit n’augmente pas alors que les taux de prêt proposés par les banques n’ont jamais été aussi attractifs. Les spécialistes du marché expliquent que cette situation est due au durcissement des conditions d’accès au financement par les banques. Certains établissements de crédit ont par exemple relevé à 20 % le niveau d’apport personnel de l’emprunteur, contre 5 % précédemment. De plus, les banquiers accordent davantage de crédits à court et moyen terme. Ces crédits sont hors de la portée de la capacité financière de la majorité des Français. Dans la mesure où la conjoncture économique ne va pas s’améliorer de sitôt, les professionnels ne prévoient pas un renversement de tendance dans un futur proche et redoutent un éclatement de la bulle immobilière.

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